Rose Béton 2019

Catalogue édité dans le cadre de la troisième édition biennale d’art urbain Rose Béton 2019 – avril 2019 – janvier 2020. Les deux co-curateurs du festival toulousain, le graffeur Tilt et le galeriste Nicolas Couturieux, ont invité trois artistes à exposer aux Abattoirs, Musée -FRAC Occitanie Toulouse pour la partie « Dans les murs » de septembre 2019 à janvier 2020 : Tania Mouraud (la marraine de cette édition), Cleon Peterson et Todd James. Sept autres artistes ont participé au « Hors les murs » entre avril et septembre 2019 : Hense, Mademoiselle Kat, Rero, Momo, Marc Jenkins, Jeroen Erosie et Moses & Taps, chaque artiste graffeur représentant sa ville. Une série de textes  est regroupée en fin d’ouvrage autour du sujet de la journée d’étude qui s’est déroulée le 8 novembre 2019 à la médiathèque José Cabanis : « Dé-claquemurer la peinture. Politiques d’occupation de l’espace urbain« .

Le beau livre de 264 pages édité par Skira Paris présente plusieurs particularités de conception : une jaquette américaine à 4 rabats protège la couverture et peut être utilisée comme poster une fois dépliée ; la couverture cartonnée est reliée au bloc intérieur avec des gardes in texte incluses dans deux cahiers de 8 pages en début et fin d’ouvrage, deux autres blocs papiers étant constitué pour l’un de 13 cahiers de 16 pages et pour l’autre de deux cahiers de 16 + un cahier de 8 pages. Ces pages sont imprimées en quadrichromie (la jaquette et les 13 cahiers) et en noir pour le reste (couverture et deux blocs). Trois papiers de création de Fedrigoni sont utilisés, tous certifiés FSC : deux papiers non couchés blancs Arena Natural dans deux finitions différentes :  Smooth 120 g/m² pour la jaquette et Rough 140 g/m2 pour le bloc 208 pages , et un papier Offset couleur teinté dans la masse et recyclé à 80%, le Woodstock Rosa en 2 grammages : 110 g/m² pour la couverture et 80 g/m2 pour le dernier bloc 40 pages.

Le graffiti est notre héritage. Il a forgé notre expérience et élargi notre regard. Ce pas de côté a été notre première école d’art : c’est une bombe aérosol à la main que nous avons appréhendé les notions de forme, de composition, de couleur ou de motif ; c’est en réalisant furtivement nos premiers tags et nos premières pièces, que nous avons accosté sur le vaste continent de la peinture.
Depuis, cet héritage s’est nourri d’autres démarches artistiques. Deux décennies d’observation et de pratique nous ont mis au contact de femmes et d’hommes dont les oeuvres répondaient à des questionnements proches du graffiti, sans en être formellement. Nous avons découvert qu’ils parlaient eux aussi d’écriture, de lisibilité et d’illisibilité, de cadre et de contexte, ou encore de révolte et de lutte.
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En cela, Rose Béton se veut une sorte de manifeste : grâce à cette biennale d’art, nous souhaitons démontrer que le graffiti et l’art urbain ne sont pas des marges esthétiques, mais figurent au contraire parmi les souches les plus fertiles de la création contemporaine. Le succès de cette édition nous laisse d’ailleurs entendre que le public en est lui aussi convaincu…

Extrait du livre