Retratos do Fim da Linha de Pierre Vicarini

Retratos do Film da Linha, titre brésilien que l’on peut traduire en français par « Portraits en bout de ligne », est le résultat d’un reportage réalisé par le photographe français Pierre Vicarini et le psychologue humaniste brésilien Douglas Khayat dans les squats des anciennes usines désaffectées de Jacaré, au nord de Rio de Janeiro, au Brésil, au sein d’une communauté isolée et dangereuse. 216 pages de photographies noir & blanc montant les habitants et leurs conditions de vie. Le beau livre d’art au format à la française est une reliure souple en Otabind, système de feutrine encollé contre le dos de la couverture et les bords du bloc intérieur, lui même encollé en colle PUR (polyuréthane collé par fusion), laissant un espace entre le bloc et le dos, et permettant ainsi une ouverture plus facile du livre en position de lecture. Le bloc intérieur est un mélange de feuillets Artic Volume White d’Arctic Paper imprimés principalement en trichromie et de calques Inapa Clear Transparent imprimés en quadrichromie. La couverture 4 pages est imprimée en trichromie sur Symbol Card Premium White au grammage de 360 g/m², avec pelliculage grain pierre, et est recouverte d’une jaquette à rabats imprimée en quadrichromie sur calque Inapa Clear Transparent de 150 g/m². L’ouvrage est publié par la maison d’édition créé par l’auteur, SetmyWay.

Dès  que l’on arrive dans cet endroit, l’inhumanité de l’environnement saute aux yeux. C’était un lieu propice à la production de produits chimiques industriels, destinés à forger des ustensiles du quotidien en plastique. Le sol était constitué d’une épaisse couche d’huile brûlée. Loin d’être confortable pour l’homme. L’obscurité des ruines était dominée par des hordes de rats intrépides. Il a fallu beaucoup de courage et de sueur, et plus de sueur et de concentration et de beaucoup de foi pour transformer ce paysage.

Problèmes de santé, chômage, querelles familiales… tout cela mène des personnes vers ces bâtiments. Le principal dilemme se trouve entre l’horreur de résider dans ces sites inhospitaliers de destruction et la panique face à l’inconséquence et l’indignité de vivre dans la rue. Atteindre ce pont-là de non choix, avec en même temps une famille à charge, est paradoxalement ce qui donne l’énergie nécessaire pour rester dans l’usine et éviter la rue. N’oublions par les relations sociétales qui imposent ces déplacements : loyers en retard, combats et menaces.

Douglas Khayat, extrait du livre