Mithé Espelt, le luxe discret du quotidien par Antoine Candau

Antoine Candau, amateur d’art et spécialiste de la céramique, lève le voile avec « Mithé Espelt, le luxe discret du quotidien » sur l’incroyable destin d’une jeune artiste inconnue de 95 ans qui ne souhaitait pas être connue. La vie de Mithé Espelt, céramiste avant-gardiste née en 1923 est une véritable saga, rendue passionnante par les apparitions de personnages célèbres. Loin d’être réservé aux initiés, le beau livre peut se lire comme un roman, et apporte un éclairage souvent novateur sur l’art céramique de l’après-guerre en France. Édité par Odyssée, le beau livre au format à la française et à la reliure souple est édité en 3 versions, une en français, et deux en anglais, avec ou sans la préface de Julie Blum. Les 208 pages sont imprimées en quadrichromie, offset encres HR-UV trame fine, sur papier couché moderne mat Magno Volume 170 g/m². Dix étuis en carton brut avec logo marqué à chaud blanc mat sur le plat 1 ont été fabriqués à l’atelier de façonnage d’exception d’Escourbiac l’imprimeur.

 

Cette femme d’un classicisme moderne était pourtant tout le contraire d’une mondaine. Très jeune, au sortir de la guerre, elle choisit même de ne pas signer ses oeuvres afin de se placer en dehors du champ des rivalités narcissiques pour mieux préserver sa liberté. Posture atypique s’il en est, qu’elle conservera durant près d’un demi-siècle. Ce qui lui permit de réaliser à sa guise une oeuvre magistrale.
Cantonnant son travail à l’univers féminin, elle met sur pied, dès 1947, un extravagant carrousel dans lequel virevoltent, sous une pluie de paillettes d’or pur, une myriade de petits miroirs et de coffrets à secrets emplis de bijoux. Des objets qui interrogent le désir et la séduction, l’envie et la gourmandise, le réel et l’illusion, tout en nous délivrant, au milieu du chant des oiseaux et des fleurs, un message d’optimisme et d’amour. Des objets qui, faute de signature, furent trop souvent négligés. Des œuvres camouflées derrière une valeur d’usage fréquemment dispersées aux quatre vents.
-Extrait du livre, rabat intérieur sur troisième de couverture

 

Puis, je me suis laissé charmer par son imaginaire ludique animé de fleurs et d’oiseaux qui me rappelait un art populaire encore si vivant. Mais c’est en découvrant la puissance de ses corolles épanouies aux couleurs vives, si caractéristiques du début des années 60, que Mithé m’a donné envie de mieux comprendre le message profondément pacifiste, féministe et écologiste hérité du « Flower Power »
Cet ouvrage à déguster avec un plaisir gourmand, nous livre de nombreuses clés qui éclairent l’optimisme de l’œuvre de Mithé Espelt et la force de son inspiration.
– Julie Blum, Mars 2020 – Extrait de la préface, « Une alchimiste moderne »