Les Sirènes du Yangzi

Dans la continuité du film éponyme diffusé par Connaissance du Monde, l’ouvrage Les Sirènes du Yangzi est un recueil de photographies argentiques, numériques et de polaroids réalisés par Anne Murat et David Bart tout au long de leur voyage en Chine le long du fleuve Yangzi, depuis Chongqing jusqu’à son embouchure à Shanghaï. Les deux auteurs y partagent leur ressenti et leur vision de la Chine, cherchant à rendre compte de la diversité, de la complexité et de la métamorphose fulgurante de ce grand pays en mutation. Le beau livre souple de 96 pages est mis en valeur par l’impression en une seule couleur blanche sur le superbe rouge du papier Sirio Color E20 Denim Lampone (Fedrigoni) de la couverture avec rabats. La reliure des six cahiers intérieurs est réalisée avec une couture de même couleur que la couverture.

 

Tout au long de notre voyage, nous avons ressenti la coexistence de deux Chine. D’un côté, la Chine du gouvernement. Une Chine invisible, et qui pourtant est partout : à l’extérieur, dans le système de surveillance massif, comme à l’intérieur, dans les attitudes normées, les comportements lissés, les paroles circonspectes. De l’autre, la Chine de l’humain. La Chine de et par ses habitants : des hommes et des femmes de tous âges et de toutes conditions, des rabelaisiens portés par une énergie, un désir, un élan de vie vibrionnant.
Nous avons choisi de faire un documentaire sur l’humain, non un reportage politique. Toutefois, la frontière entre les deux est aussi ténue que sa complexité est grande. Nous nous attachons ainsi à en rendre compte dans le présent ouvrage, au gré d’un itinéraire tourné vers la découverte de lieux singuliers, loin de sentiers battus et de l’image que nous avons de la Chine via les reportages télévisés.
Anne Murat, Sur le fil, extrait du livre

 

Passionnée par l’Asie, Anne Murat trouve dans le documentaire et les voyages une quête professionnelle autant que personnelle, un art de la rencontre. Rencontre entre l’écriture, l’image, les formes, les couleurs, le mouvement, le temps, le son, la musique bien sûr, mais surtout rencontre avec l’autre. Mais l’autre est un je en miroir : la rencontre est ainsi une invitation au voyage intérieur. De Sciences Po Paris à la réalisation, elle interroge le rapport entre humain et politique. Elle axe son travail et sa recherche intellectuelle et artistique autour des questions de solidarité, de transmission et de changement de paradigme.

Artiste plasticien diplômé des Beaux Arts de Bordeaux, David Bart explore le monde et s’attache à remettre en question nos certitudes. Il interroge notre regard sur l’Homme, sur l’équilibre fragile du monde, invitant le spectateur à un voyage sensoriel et contemplatif. De l’ex-Allemagne de l’Est à l’Islande, en passant par l’Inde et la Birmanie, ses films se situent à mi-chemin entre l’art contemporain et l’essai cinématographique, véritables laboratoires qui lui permettent d’intervenir sur les passerelles entre documentaire, fiction, essai et expérimental. Il entremêle es formats et les outils photographiques, vidéos et sonores, aussi bien numériques qu’argentiques.

A lire : David Bart – Abjure