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Footsbarn Travelling Theatre : la machine à débrediner

Le Footsbarn Travelling Theatre est une compagnie de théâtre atypique, internationale et itinérante. Sous chapiteau, en salle, en plein air, dans des rues, ses spectacles tournent autour du monde depuis le début des années 80, en réinventant la notion de spectacle total, populaire et festif. Musique, masques, cirque, décors monumentaux et costumes bigarrés…

Le Footsbarn Travelling Theatre est une compagnie de théâtre atypique, internationale et itinérante. Sous chapiteau, en salle, en plein air, dans des rues, ses spectacles tournent autour du monde depuis le début des années 80, en réinventant la notion de spectacle total, populaire et festif. Musique, masques, cirque, décors monumentaux et costumes bigarrés sont la marque de fabrique de cette troupe qui ne passe pas inaperçue quand elle arrive dans un lieu. Le Footsbarn Theatre est notamment connu pour ses multiples reprises de l’univers de Shakespeare, auteur que la compagnie s’est mis en tête de mieux faire connaître au monde entier tout en le sortant du cadre étroit et conformiste des salles de théâtre habituelles.

 

Née en 1971 dans les Cornouailles, en Grande Bretagne, les spectacles de la famille Foot étaient alors joués dans une grange (barn), d’où le nom. En 1984, la compagnie quitte l’Angleterre, et après une période de complète itinérance, pose ses guêtres en 1991 dans un ancien corps de ferme à l’abandon au lieu dit La Chaussée, au Maillet, en plein cœur du Bourbonnais. Restauré en entièrement équipé par les membres de l’équipe, ce lieu est depuis le point de ralliement du Footsbarn Travelling Theatre, ainsi qu’un lieu d’accueil pour toutes les compagnies ayant choisies l’itinérance comme moyen de diffusion.

Fete inauguration Footsbarn Travelling Theatre

Fête d'inauguration de la Machine à débrediner

Au mois de juin 2015, le Footsbarn Travelling Theatre désireux d’immortaliser la légende de la troupe a sorti son premier livre, La machine à débrediner, et a à cette occasion organisé une grande fête d’inauguration à Hérisson, village le plus proche du hameau de La chaussée, et lieu du festival Hérisson en fête qui aura lieu cette année entre le 3 et le 9 juillet (programmation) . Le beau livre est autoédité au nom du Hérisson Social Club, lieu associatif de rencontre et de convivialité créé il y a un an dans le village à l’initiative de Fabien Granier, administrateur de la compagnie et auteur du texte de la machine à débrediner. Une souscription populaire a été lancée par le Hérisson Social Club à cette occasion, entre les 15 avril et 15 mai 2015 pour financer l’édition de l’ouvrage.

 

Le verbe débrediner vient du mot bredin qui signifie en dialecte bourbonnais « simple d’esprit« . Le Bourbonnais est d’ailleurs célèbre pour la débrenidoire de Saint-Menoux, sarcophage contenant les restes de Saint Menoux, percé d’un trou dans lequel les simples d’esprit passent la tête afin de recouvrer la santé mentale. La machine à débrediner peut donc être comprise comme une entreprise de guérison des maladies mentales, tout un programme pour une troupe de théâtre !

La machine à débrédiner, intérieur

La machine à débrédiner, intérieur

Caractéristiques du livre :

 

Titre : « La Machine à débrediner »
Auteurs : Fabien Granier (textes) et Emmanuel Dubost (photographies

Nombre de pages : 180 pages

Description : format fini 24×22 cm, habillage de couverture rembordé sur carton 30/10ème, intérieur 180 pages, gardes vierges rapportées
Façonnage : reliure cartonnée, cahiers cousus, dos droit repincé

Impression :
– Couverture :
bichromie recto + finition pelliculage anti rayure R°
– Intérieur : bichromie recto/verso

Trame : impression HRUV trame 240 SUBLIMA

Types de papiers utilisés :
– Couverture :
imprimée sur couché moderne demi-mat 135 g/m²
– Intérieur : imprimé sur couché moderne demi-mat 170 g/m²
– Gardes vierges : imprimé sur Popset gris 120 g/m²

La machine à debrédiner

Extrait du livre :

 

 

ARRIVEE : Quand on arrive, c’est le boxon. Nos convois s’égarent. S’arrêtent inopinément. Bloquent des ponts, des carrefours, des tunnels. Prennent des sens uniques à l’envers. Il y a même eu cette fois, Belle de Mai, où il a fallu établir 37 constats pour des rétroviseurs arrachés.
Quand on arrive, on fout le boxon. On s’installe dans des coins jamais vus. On déballe. Fatras de fuel, de toile et de ferraille. On fait sonner les masses et les marteaux. On creuse des ornières. En quelques minutes, ce coin que les voisins traversent quotidiennement devient celui du Footsbarn. Chez vous ? Chez nous ? Chez eux ? Mais où on est, maintenant ? On fout le boxon.
A la Jarrie, c’était spectaculaire. On jouait en plein cœur du village sur une place à peine assez grande. Un bistrot. Un tabac-presse. La mairie. Un charcutier-traiteur. Un boulanger. Une école. Rigoureuses trajectoires. Certains nous contournaient en bougonnant. D’autres – par habitude ou défi – conservaient leurs trajets, quitte à enjamber des barrières, des flèches de caravanes, des pinces, des sangles et à rentrer dans le chapiteau. Les enfants, à la sortie de l’école, venaient s’abattre sur le campement pour reprendre au même endroit que la fois d’avant leur conversations, leurs disputes ou leurs échanges de cartes.
Quand le spectacle est joué : tout change. Le sens est donné. Tout est compris. On n’est plus au milieu : on est parmi. Les sourires se libèrent. On est reçu dans les boutiques. On nous paye des tournées. Les gamins se poussent du coude pour venir nous poser des questions. Même provisoirement, on est au chaud dans la communauté. Les seuls qui continueront à se plaindre sont ceux qui n’ont pas vu le spectacle, immédiatement rabattus par ceux qui eux l’ont vu et qui nous disent au moment du départ « Revenez ! On a adoré être dérangés. »

Fête inaugurale de la machine à débrediner

Fête d'inauguration de la machine à débrediner