Confinés par Nicolas Seurot

Confinés est né du besoin ressenti par le photographe Nicolas Seurot de devoir capter les fragments de tout ce temps que l’histoire a imposé à un monde qui n’avait l’habitude d’en avoir : du temps. Tirer des portraits pas préparés à la chambre photographique 8×10, laisser justement à tout ce temps le loisir de pénétrer l’intimité des prisonniers d’un dimanche sans fin que ses amis étaient devenus, et pourquoi pas lui donner, à tout ce temps, une occasion unique de le surprendre avec l’image qu’il allait garder de leur quotidien étrangement flou. Édité par Atteret, le beau livre photo de 80 pages est imprimé en bichromie, offset HR-UV trame fine, sur papier Munken Polar Rough 150 g/m² d’Arctic Paper. 8 pages de textes sont imprimées couleur argent sur papier noir Sirio Nero 140 g/m² de Fedrigoni – le même papier étant utilisé pour les gardes vierges rapportées. Titre et auteur sont marqués à chaud noir mat (Kurz) sur la première de couverture et le dos de l’élégante toile Cialinen couleur tweed de Dupont Agencies. Le photographe Eric Bouvet et l’écrivain Gildas Guyot ont chacun rédigé un texte en préface et introduction.

Les voisins, les amis, la famille, les proches, les lointains, cette période nous aura donné la possibilité de nous retrouver malgré la distanciation sociale. Car nous avons eu le temps de plonger dans nos albums photos, nos souvenirs, et de faire ce que nous ne faisons presque plus : prendre des nouvelles. C’est ce rapprochement que je ressens en regardant le travail de Nicolas.
Nicolas Bouvet, extrait de la préface

Et puis la chambre noire rendit son verdict. Sous la lumière rouge, dans les bacs de développement, tout ce petit monde était beau, parfois un peu flou mais toujours heureux, ou sinon feignant de ne pas l’être pour encore mieux prouver à ceux qui pouvaient en douter qu’on l’était bel et bien. Tout ce bonheur en noir et blanc, impossible de le nier, nous comptions parmi ceux qui avaient pu jouir de cette abondance de temps sans avoir à souffrir en parallèle d’un manque cruel d’espace, de nourriture et d’amour.
Gildas Guyot, extrait du texte « Confinés »