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Chasseur d’images – L’enfance vue par Laure Agnerey

Article paru dans le n°377 d’Octobre 2015 du journal mensuel Chasseur d’Images : L’enfance vue par Laure Agnerey. Propos recueillis par Pierre-Marie Salomez.

Chasseur d’images – L’enfance vue par Laure Agnerey

(Extrait de l’interview – Se procurer le journal pour lire l’article en entier, chez votre marchand de journaux ou sur la boutique en ligne).

Chasseur d’Images – Pourquoi as-tu choisi l’autoédition pour réaliser ton livre ?

Laure Agnerey – Le plus dur a été de constituer un ensemble cohérent d’images avec seulement trois personnages photographiés dans quelques lieux différents : mon jardin, la plage et les endroits fréquentés pendant les vacances d’été. Si tu choisis mal les images, tu peux vitre lasser. Nombreuses ont été les nuits blanches où j’ai trié, trié encore, rassemblé en séries certaines images, complété la sélection avec de nouvelles photos, éliminé d’autres à regret… mais le corps du livre a pris doucement forme.

Du coup, j’avais déjà tellement donné, que le choix de l’autoédition s’est imposé. Je n’imaginais pas confier à un tiers une partie du travail. Cela m’a donné le luxe de pouvoir contrôler plus facilement tout le processus de fabrication de l’ouvrage, du format jusqu’à la qualité du papier. Sur ce point, j’ai été exigeante car je souhaitais avoir une qualité d’impression qui soit proche des tirages piézographiques qui me plaisent tant.
L’autoédition demande un gros investissement financier, c’est chronophage, mais cela vaut le coup. Et quel sentiment de liberté !

Par contre, revers de la médaille, tu te mets vite une terrible pression. Meilleur exemple, le choix de la couverture. Un véritable crève-cœur. Pourquoi telle image plutôt qu’une autre ? J’ai d’ailleurs longuement hésité.


As-tu trouvé facilement un imprimeur ?

Là encore, coup de pouce du destin. Je cherchais un labo pour faire tirer des images. La piézographie était la technique idéale pour mes images. Je me suis donc rapprochée de Art Photo Lab, un laboratoire spécialisé dans cette technique. Je télécharge mes images sur leur site et au moment du paiement, impossible de terminer la commande. Je contacte le labo, on règle le problème, et James Vil, photographe et créateur du labo me propose un partenariat : il a besoin d’images pour valoriser la technique piézographique et les miennes l’intéressent. On sympathise, je lui parle de mon projet de livre, il me met en lien avec Escourbiac, et voilà. Tu vois, comme dans l’enfance, tout est magique.

J’en profite pour remercier la famille Escourbiac pour la pertinence des conseils prodigués auprès des photographes qui cherchent comme moi à imprimer un livre. Dans cette imprimerie, tout le personnel est passionné et passionnant. J’ai emmené les enfants à Graulhet pour qu’ils assistent à la naissance du livre. Effet magique garanti, et yeux qui pétillent pour tout le monde. Un grand moment de cette aventure. Et les enfants se sont découverts autrement : c’est moi là sur la photo ? Tiens, j’étais comme ça, j’ai fait ça… Rires et larmes ne sont pas loin, mais doucement ils grandissent.

Ensuite, une fois le livre imprimé, il faut démarcher les librairies, les points de vente, et s’occuper de la promotion. C’est un autre travail, passionnant mais qui demande lui aussi de l’énergie.

Ton passé de graphiste et ta connaissance du milieu de l’édition ont dû être un avantage ?


En effet, ça aide, mais ce n’est pas facile quand même. Forte de ce constat, j’ai décidé de créer la maison d’édition Marthe & Fernande. J’ai souhaité mettre modestement au service de photographes qui voudraient se lancer dans l’aventure de la réalisation d’un livre mes compétences de graphiste et les contacts que j’ai noués lors de cette expérience.